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lundi 26 mars 2012

Compte rendu premier stage “De la matière au subtil à travers le minéral, le végétal et l’animal”

Samedi dernier j'ai co-animé un stage avec Angel Molina (http://lesabotdepegase.wordpress.com). Pour ceux qui n'ont pas pu venir et pour donner des idées à ceux qui voudraient participer aux futures sessions, voici un petit résumé de ce qui s'y est passé.


Laisser faire, la structure apparaît et le sens secret transcende la balade au cœur des mondes.

Tout commence dès le midi avec un petit barbecue avec Angel et sa petite famille. On a déjà tout les éléments présents. Le végétal avec le bois pour faire le feu issu d’un cerisier mort que j’ai déterré et débité cet hiver, le minéral avec la cendre et l’animal avec les saucisses. Le tout en transformation et structuration pour donner un repas partagé dans l’amitié et le respect de l’œuvre de chacun. On passe bien de la matière au subtil à travers les trois règnes.

On se dirige alors vers le lieu du stage proprement dit soit la parcelle sur laquelle pâturent les chevaux et poussent les légumes.
Tout d’abord, une vérification et réglages rapides de l’état énergétique de chacun. Taquine (la jument) participe et en aide certains à améliorer leur ancrage. Elle est toujours impressionnante de justesse et d’efficacité dans son action même si celle ci paraît parfaitement anodine.
Puis pour créer le groupe, nous jouons avec la fille d’Angel qui passe joyeusement des bras des uns aux bras des autres.

Nous démarrons le parcours à travers le minéral par un cheminement à travers une pâture au repos depuis quelques jours. Un premier arrêt pour mettre les mains dans la terre. on voit que déjà elle abrite la vie, même si en surface, on ne voit rien, des petites pousses sont déjà là à développer leurs racines. L’eau est bien présente dès qu’on gratte la surface, la fraîcheur est là. Nous percevons la terre par tous nos sens. elle brille par la présence de minuscules cristaux de silice, a une odeur particulière, différente de l’humus, plus minérale. Elle est fraîche, douce, ferme et un peu sableuse. Elle laisse des traces sur nos mains. Et finalement nous observe autant que nous l’observons.
Se pencher sur la terre et se rappeler.

Nous avons pris des bouteilles d’eau pour nous accompagner et l’eau et sa présence dans le sol même invisible est bien perceptible.

Deuxième étape sur une “taupinière géante”. Elle se situe au centre d’un vortex dont on devine ne partie des spires dans la végétation. le sous sol ramené en surface est clairement différent de celui de la première halte. Venant de plus profond, il est ocre jaune et plus sableux. Il nous évoque un côté rigide, presque militaire. Nous formons une ronde autour de lui et commençons à marcher au pas. Cette marche se transforme peu à peu en danse joyeuse tout en continuant d’avancer.
La rigueur n’est pas le moteur mais une forme qui l’habille. On peut la transformer sans perdre cet élan.

Troisième étape dans le monde minéral dans une zone plus sableuse à l’ombre des chênes. Là, pas de végétation juste le sable, fin et doux qui nous amène au jeux. Nous repérons deux zones de couleurs légèrement différentes et partons faire des mandalas en déposant du sable plutôt jaune sur du sable plutôt gris. Chacun y va de sa créativité. Une fois terminé, les dessins sont effacés, diffusés à travers la poussière générée.
Tout l’univers est en toi et il rayonne de ta créativité.

Non loin de là se trouvent des bouts de bois sec, des branches de chêne que j’avais coupées pour pouvoir clôturer la pâture. C’est notre première étape dans le végétal. Nous créons une structure centrale, sculpture éphémère, et nous installons autour. Chacun prend quelques bouts de bois bien sec et commence à faire un rythme en les tapant les uns avec les autres. Rapidement la mélodie prend forme et nous entraîne dans ce partage inopiné.
Structurer du bois épars, structurer un son à plusieurs.

L’étape suivante nous emmène de l’autre côté de la barrière dans la parcelle cultivée. Nous y rencontrons des plantes bien vivantes et épanouies. Des épinard et de la mâche Chacun goûte une feuille d’épinard et de mâche. Les premiers épinard sont verts avec un goût minéral prononcé, une palette franche. La mâche, qui commence à monter à graine est très florale pleine de touches subtiles et de parfums. Les épinards pris à l’autre bout du rang, donc sur un sol légèrement différent des premiers sont tout autres. Après un départ assez neutre, le goût s’amplifie, devient de plus en plus fort et piquant jusqu’à nous faire tourner la tête. Certains pousseront jusqu’à goûter la véronique, une plante plus sauvage présente aux abords des cultures.
Par son goût et son parfum la plante fait la synthèse et distille l’information du lieu pour notre grand plaisir. Elle nous entraîne de tous les côtés du miroir.

Pas loin de là, se situe le tas de compost. Un mélange de tiges d’herbes sèches fauchées et de crottin de cheval. Le tout se transformant petit à petit en humus. Sa forme de gros matelas nous appelle à faire une pause. Assis ou allongé dessus. Après tout, nous aussi sommes le cœur de transformations permanentes.
Destructurer pour à nouveau donner la vie, La chaleur animale habite aussi au cœur du végétal.

En cherchant le papillon, les sept couleurs de l’arc en ciel partent du crottin et se retrouvent près du poney (Merci Horton et Cathy *). Deux papillons sont bien au rendez vous près du poney alors que nous n’en avons vu aucuns ailleurs.
Nous restons un moment dans l’enclos avec Taquine (la percheronne) et Nicolas (le poney). Il n’est pas forcément évident de s’immiscer entre les deux. Les émotions sont très présentes. Mais nous pouvons prendre notre place et veiller à limiter tout débordement.
Trouver sa place passe par l’Amour. La fermeté traduit juste l’absence de dispersion.

Pour terminer ce voyage, nous allons planter des fraisiers. Chacun prend quatre plants et nous partons à la recherche d’un lieu pour les implanter. En marchant au hasard, et en suivant la fille d’Angel, nous nous retrouvons au milieu d’une zone fraîchement labourée et hersée (par Taquine bien sur) et nous installons là nos fraisiers sur trois rangs. Nous creusons avec nos mains la terre et y déposons les plants comme une synthèse du parcours de l’après-midi.
En retrouvant le contact avec la terre, dans un élan joyeux et créatif, nous structurons les éléments. En dialogue avec tous les plans, dans la chaleur de l’amour nous agissons concrètement dans une direction définie.

Pour clôturer, la journée, nous allons faire un petit tour dans un bois proche. Sans l’action de l’humain, la nature est différente mais tout autant accueillante.

En conclusion, un stage passionnant, qui nous a laissé un peu sur les rotules mais ravis et dont le sens profond ne m’apparaît partiellement que bien après. Une co-animation avec Angel dans la fluidité de deux esquifs descendant la même rivière. Un grand plaisir partagé. Que nous renouvellerons bientôt. Avis à tous...

* voir http://www.youtube.com/watch?v=nwtFT8M31Jo

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